Mis à jour le 17 février 2022 • Écrit par Infocession

Quelles méthodes pour l’évaluation d’une start-up ?

Comment estimer la valeur d'une start-up ? Quelles sont les différences avec les entreprises matures ? Comment appliquer les méthodes d'évaluation classiques (flux de trésorerie actualisée, méthode des multiples) ?

Illustration de startup en réunion
Sommaire
  • Méthodologie de la notation des start-ups
  • Évaluation d’entreprises
  • Synthèse sur l’évaluation des startups

Méthodologie de la notation des start-ups

L’évaluation d’une entreprise est toujours un exercice difficile. Il l’est d’autant plus pour les jeunes pousses, ou « start-ups », qui viennent de naître et ont tout l’avenir devant elle. Une start-up est une entreprise innovante à fort potentiel de croissance, dont l’objectif est de changer les usages. Se lancer dans la création d’une start-up, c’est chercher à s’imposer sur un marché jeune ou inexistant et croître rapidement. En d’autres termes, c’est se confronter à un double risque : la création d’entreprise et l’innovation. Cette alchimie complexe de la création et du développement d’une innovation doit être parfaitement comprise par l’analyste financier lorsqu’il veut évaluer une start-up. Il doit, dans cet exercice de valorisation, faire la preuve de sa parfaite connaissance des différentes étapes de la vie de l’entreprise.

Différents outils permettent de noter la qualité d’une startup, et ainsi contribuer à sa valorisation. Le système de notation d’Estimeo consiste à évaluer 7 dimensions, analysant les facteurs clés de succès d’une startups issus de la littérature scientifique, et de sa propre expérience.

Un formulaire d’environ 150 questions permet de produire différentes notes venant s'indexer aux piliers des différentes méthodes de valorisation de la startup. Le tableau suivant reprend les principaux critères traités dans le questionnaire.

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 (NB : JEI : jeune entreprise innovante ; ODD : objectifs de développement durable)

Tous les critères de chacun de ces 7 piliers sont intégrés dans les notes. La note finale de la start-up est la moyenne des 7 notes, pondérées selon la maturité et l’âge de l’entreprise. Par exemple, plus l’entreprise est jeune, plus l’extra-financier et l’humain vont prendre de l’importance. A contrario, plus l’entreprise est ancienne, plus l’aspect financier et la validation du marché vont prendre de l’importance. La notation et l’évaluation sont des procédés nécessaires dans le cas d’un investissement, d’une cession, etc.

Évaluation d’entreprises

La valorisation a en général recours à une multiplicité de méthodes représentant le point de vue et les intérêts de l’ensemble des acteurs concernés par l’entreprise. L’évaluation proposée s'appuie ainsi sur plusieurs méthodes, qui sont combinées et pondérées en fonction de la maturité, des risques, du secteur et du modèle économique de la start-up. La valorisation obtenue dépend de la notation précédente et, plus spécifiquement, des notes obtenues en risque et en potentiel, du business plan de la start-up, de ses multiples sectoriels et du taux d’actualisation.

  • Méthode de la dilution : elle prend en compte, d’une part, les besoins en fonds propres de l’entreprise à 18-24 mois et, d’autres part, le facteur de dilution estimé par l’entrepreneur, ce qui induit une évaluation implicite.

  • Méthode Berkus : c’est une évaluation factorielle comparative. La valorisation dépend fortement de la position relative des notes de la startup au sein d’un univers d’entreprises comparables définies.

  • Méthode scorecard : une valorisation de départ est calculée d’après une valorisation de référence observée sur le marché des levées de fonds pour des start-ups au même stade de maturité que celle étudiée. Cette valeur est ensuite revue à la hausse ou à la baisse selon la performance relative aux start-ups comparables définies.

  • Méthode de Chicago (DCF) : la méthode de valorisation d’entreprise par actualisation des flux de trésorerie disponible (« discounted cash flows » - DCF). Le taux d’actualisation retenu pour les flux de trésorerie varie selon le stade de développement de la start-up (seedscale-up, etc.). L’exercice est réalisé selon plusieurs scénarii, habituellement un scénario pessimiste, un scénario optimiste et un scénario médian.

  • Méthode comparative market : cette méthode détermine des évaluations plafonds et planchers qui correspondent aux valeurs minimales et maximales qu’un investisseur est habituellement prêt à investir dans une startup pour ce tour de financement. Ces valeurs sont continuellement mises à jour avec les investissements du secteur. La valorisation est ensuite définie selon la note finale obtenue par la startup, et qui permet de la situer entre la valeur plafond et plancher.

  • Méthode VC : cette méthode d’évaluation analogique se base sur plusieurs d’agrégats, tels que : les projections financières de la startup, certains multiples transactionnels de secteurs et de modèles d’affaires et des ratios potentiel/risque déterminés lors du processus de notation.

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Synthèse sur l’évaluation des startups

Afin de tenir compte de la situation particulière de chaque start-up évaluée, les pondérations appliquées dépendent de la cohérence de la méthode appliquée à la situation particulière de la start-up et de son stade d’avancement global. Plus une start-up est jeune, plus les méthodes exclusivement financières se verront assigner une part faible dans le calcul de l’évaluation finale. A l’inverse, à mesure que celle-ci se développe et commence à générer du chiffre d’affaires ou même du profit, plus les méthodes financières classiques seront favorisées.
Les données de valorisation, multiples et coefficients utilisés doivent donc être régulièrement mis à jour pour refléter la réalité du marché.