Michel de Rovira et Augustin Paluel-Marmont, deux amis d’enfance, créent en 2004 Michel et Augustin, marque alimentaire réputée pour le caractère gourmand de ses produits et sa communication décalée. En 2016, ils décident de pérenniser l’entreprise et lui donner les moyens de se développer dans le monde entier en cédant une première partie de leur entreprise au groupe Danone.
Michel de Rovira se confie à nous et nous apporte ses conseils pour appréhender au mieux la cession d’entreprise.
Quels furent les éléments déclencheurs de votre transmission ?
Avec Augustin nous avions un objectif, faire de Michel et Augustin une jolie marque alimentaire qui soit présente dans les grandes capitales mondiales. De nous-même, cela risquait de ne jamais voir le jour. Nous avons donc décidé de nous rapprocher de Danone pour nous permettre d’accélérer notre développement en s’appuyant sur un réseau commercial présent dans le monde entier.
Comment vous êtes-vous organisé pour effectuer cette opération ?
Au moment de l’opération Augustin habitait aux États-Unis où il se concentrait principalement sur le développement de l’activité ainsi que le pilotage de certains projets à distance. Pendant ce temps, je m’occupais de l’activité en France.
Une opération comme celle que nous avons menée induit une charge de travail considérable et nous détourne radicalement de l’opérationnel.
J’ai eu l’impression à chaque opération de ce type, qu’il s’agisse d’augmentations de capital effectuées par le passé ou de cette cession, que nous étions contraints à nous éloigner d’un niveau de détail dans la gestion opérationnelle de la société. Cela est contradictoire avec le besoin perpétuel de continuer à être bon et de développer l’entreprise durant les négociations. Il est donc primordial de s’appuyer sur les équipes en place.
Quel a été votre démarche pour vous entourer de conseils ?
S’entourer d’un cabinet de conseil en fusion-acquisition ayant une réelle expertise dans les marques et l’agroalimentaire était une évidence. Nous recherchions un conseil de qualité ayant déjà effectué de nombreuses opérations dans notre secteur d’activité. Le plus pertinent d’entre eux était déjà identifié grâce à une définition claire de nos besoins ainsi qu’à l’écoute de notre réseau.
Le cabinet retenu a une véritable connaissance du secteur ainsi qu’un nombre significatif de transactions à son actif.
Nous avons pu nouer une relation de confiance indispensable pour travailler ensemble. Il faut être entouré des bonnes personnes pour effectuer ce type d’opérations.
Comment se passe à l’heure actuelle la gestion de l’entreprise ?
Notre situation patrimoniale a changé suite à cette opération ainsi que notre dépendance en quelque sorte à la valeur de l’entreprise. Durant la même période, Augustin et moi nous sommes mis à la recherche d’un directeur général. Ce recrutement nous a fait passer de directeurs généraux 100% opérationnels pensant biscuits jours, nuits et week-ends à un rôle qui s’approche de celui de co-présidents. C’est un changement de dimension.
Nous avons accepté d’effectuer une période de transition qui s’étend jusqu’en 2024. C’est un filet de sécurité pour l’acquéreur de notre engagement dans le projet et pour nous de nous assurer de la pérennité d’une marque portant notre nom.
Quel conseil donneriez-vous à un cédant ?
Un de mes conseils serait de bien connaître ses motivations. Est-ce que je vends pour les bonnes raisons ? Ce type de décision se prend rarement dans une vie, il faut être capable de vivre en paix avec.
CONSEILS CLÉS
S'appuyer sur les équipes en place pour garder le cap sur l'opérationnel
Bien définir ses besoins avant de se mettre à la recherche de conseils
S'entourer de conseils experts dans votre domaine d'activité
Être convaincu de la pertinence des ses motivations de cession